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Rapport de Participation du Groupe Médialternatif (GM) au Séminaire " Y por qué no una Sociedad de la Comunicación ? "

Publié le lundi 26 septembre 2011

Quito, 10 – 13 juin 2002

Du 10 au 13 juin 2002, à Quito – Equateur, avec le support du Comité d’Haïti de l’Assemblée des Peuples de la Caraïbe (APC), un membre du Groupe Médialternatif (GM), Ronald Colbert, a pris part à un séminaire avec divers représentants de l’Amérique Latine sur le concept de société de communication,

Le rapport suivant rend compte de la participation du représentant du GM à cette session.

Sont présentés le contexte de la tenue du séminaire, le déroulement des échanges, les ateliers de travail réalisés, les interventions faites et l’ensemble des résolutions adoptées au terme du séminaire.

Contexte

Le séminaire " Y por qué no una sociedad de la comunicación " ? a été organisé à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de l’Agence Latino-Américaine d’Information (ALAI) sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), l’Association Mondiale pour la Communication Chrétienne (WACC) et du Programme Latinoaméricain des Moyens de Communication de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung.

La rencontre des déléguées et délégués de réseaux de communication et de coordinations sociales engagées dans la démocratisation de la communication s’inscrivait aussi dans la " Campagne pour le Droit à la Communication dans la Société de l’Information " (Campaign for Rights in the Information Society, CRIS, de son sigle en anglais).

L’objectif poursuivi consistait à " établir un agenda de base pour faire avancer la démocratisation, tant dans le cadre du Sommet Mondial de la Société de l’Information (World Summit on the Information Society, WSIS, wsis@tu.int & wsis.gouv@ties.itu.int , Genève décembre 2003 et Tunis 2005) convoqué par les Nations Unies que dans celui des dynamiques et initiatives sociales et citoyennes favorables à une telle cause ".

Pour atteindre cet objectif, les organisateurs de la rencontre se proposaient de :

- effectuer un échange d’information sur le Sommet Mondial de la Société de l’Information et sur d’autres initiatives (CRIS et Forum Social Mondial) ;

- définir des accords face au Sommet Mondial et à la rencontre préparatoire de juillet 2002 ;

- définir des mécanismes de base en vue d’une meilleure articulation des actions futures.

La session a été ouverte, dans la matinée du lundi 10 juin 2002, à l’hôtel Tambo Real de Quito, avec les propos de Sally Burch, directrice exécutive de ALAI. Puis Osvaldo Leon, coordonnateur de ALAI, a situé le contexte de la rencontre et les critères qui ont prévalu dans le choix des déléguées participantes / délégués participants au séminaire.

Les propos d’ouverture ont permis aux participantes et participants de réfléchir sur les principaux enjeux mondiaux, en ce qui a trait au rôle de la communication et des moyens de communication dans le développement démocratique des sociétés.

Pourquoi l’Organisation des Nations Unies (ONU) a-t-elle chargé l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), une institution atypique, de mettre en œuvre un Sommet Mondial de la Société d’Information ? Est-ce dans l’objectif de réduire les besoins de communication des sociétés à un problème technologique ?

De plus, peu avant le premier Comité Préparatoire (PrepCom) du Sommet Mondial qui se tient du 1 er au 5 juillet 2002 à Genève, aucune information ne filtre sur la volonté réelle des gouvernements à ouvrir un espace aux représentants de la société civile dans le Sommet. Le PrepCom de juillet 2002 doit se pencher principalement sur la sélection des thèmes du Sommet Mondial et sur les modalités de participation de la société civile et d’autres contreparties.

Les Nations Unies ont convoqué le Sommet Mondial de la Société de l’Information dans le but de " développer une vision et une compréhension communes de la Société de l’Information ".

Ces questions fondamentales de lancement du séminaire ont suscité, chez les déléguées et délégués, un intérêt grandissant à s’approprier des échanges, pendant les trois journées de session, pour se concerter sur des stratégies d’approche, non seulement au regard du Sommet Mondial de la Société de l’Information, mais aussi par rapport à la Campagne internationale en faveur du Droit à la Communication dans la Société (Les Sociétés) de l’Information (CRIS).

Avant d’entamer les travaux, chaque participante / participant s’est présenté et a décrit brièvement l’aire d’activité couverte par son organisation ou son réseau d’institutions. Parmi les délégations, il convient de noter la présence de ressortissantes et ressortissants de Cuba, de Panama, de Colombie, d’Equateur, du Mexique, du Venezuela, du Brésil, du Chili et d’Haïti, y compris des délégués de l’Agence Latinoaméricaine d’Information (ALAI), de l’Association Mondiale des Radiodiffuseurs Communautaires (AMARC) et de l’Association Latinoaméricaine des Ecoles Radiophoniques (ALER) .

De la Société de la Communication

Thème principal du séminaire de Quito, le concept de la Société de la Communication a été développé par Dr Antonio Pasquali, un ressortissant du Venezuela.

Après avoir posé la nécessité d’aboutir à une bonne représentation d’ONG au prochain Sommet Mondial sur la Société de l’Information, Dr Pasquali a signalé le caractère non négociable de certaines demandes des sociétés, notamment en ce qui concerne la Communication, malgré les réalités actuelles de la mondialisation (malgré les " mises en scène ") qui imposent certains types de comportements.

D’aucuns pensent, a-t-il déclaré, que l’Internet pourrait tirer les pauvres de la misère. Or, il existe une grande majorité de personnes sans aucun accès à la révolution digitale dans cette ère dominée par la ploutocratie.

Aussi, convient-il de déclarer " propriété mondiale " les fréquences radiales, d’impulser d’autres contenus se référant à la Communication et d’actualiser ses stéréotypes par rapport à l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui a vécu différents changements pendant les dernières années.

Dans cette époque d’interdépendance, tous les efforts devraient être orientés vers la substitution du mot " Information " pour " Communication ", a suggéré Pasquali qui assimile l’Information à un mouvement " unidirectionnel " et la Communication à un élan " bidirectionnel ". Pasquali a plaidé en faveur de la création de plateformes pour la défense des droits de la communication et de la libre circulation des messages, avec des propositions et contenus fondamentaux, comme des actions visant une société de pluralisme.

Il faut rappeler que la définition du concept d’accès et de participation remonte à 1954, au cours d’une conférence mondiale de l’UNESCO. L’heure exige de lancer des idées neuves, un changement de ton, une nouvelle forme de gestion, un nouveau contrat social qui protège l’humanité face à la globalisation, d’autres nuances d’approche pour initier les pas véritables vers la participation.

Que se passera-t-il après la réunion préparatoire (PrepCom) de juillet 2002 à Genève ?

Pasquali a estimé qu’une décision stratégique devrait émaner de la campagne CRIS, c’est-à-dire s’arc-bouter au drapeau du " Droit à la Communication " en tant que droit universel encore confisqué par différents types de pouvoirs.

Sommet Mondial sur la Société de l’Information

Cette intervention a été faite par le ressortissant cubain Isidro Fernandez, représentant régional de l’UNESCO en Equateur.

Brossant un historique de l’évolution (des différentes étapes) de la communication entre les êtres humains depuis des milliers d’années(l’apparition du processeur remonte à une trentaine d’années), Fernandez est venu à considérer la situation actuelle caractérisée par différentes contraintes pour les usagers de l’Internet à travers le monde Seulement 26 % de la population mondiale ont accès au téléphone contre 14 % à l’Internet. Les caractéristiques fondamentales de l’époque actuelle sont : une brèche digitale en ce qui concerne les technologies de Communication et de l’Information, la spéculation financière, la destruction du milieu ambiant.

Isidro Fernandez pense que les revenus générés des télécommunications pourraient contribuer à réduire la brèche digitale, quoique 70% de l’argent qui circule aujourd’hui reste spéculatif sans aucune production réelle.

Cependant, dit-il, même si l’information est l’unique marchandise qui se vend et ne se gaspille pas, le monde fait face à trois difficultés majeures : l’absence de politiques gouvernementales, la réalité des infrastructures de communication et un problème de contenus.

Les télécommunications, les moyens de communication et les infrastructures d’accès à l’Internet représentent trois industries clés qui sont entre les mains du secteur privé. Le secteur informel n’a accès à rien, il y a un grand pourcentage de chômage.

Et les 40,000 enquêtes conduites entre juin et décembre 2001 en Amérique Latine et dans les Caraibes ont révélé que 10 % des habitants de la région ont accès à l’Internet, alors que la vente d’ordinateurs et de programmes informatisés a induit vingt mille millions de dollars américains.

C’est dans ce contexte que les Nations Unies ont adopté, le 21 décembre 2001 dans la résolution 73 de la Conférence des Représentants Plénipotentiaires, la décision de convoquer un Sommet Mondial de la Société de l’Information où devraient participer des délégués du secteur privé, de la société civile et d’organisations non gouvernementales.

Fernandez précise qu’il n’y a pas jusqu’à présent de directive très claire, mais la famille des Nations Unies espère aboutir à une déclaration politique et à un plan d’action au terme du Sommet de 2003 à Genève. Car, l’information est un bien public commun, il importe de satisfaire les besoins du monde en information par la promotion d’un accès universel et équitable aux moyens de communication.

L’agenda de discussions, envisagé pour la tenue du Sommet Mondial de la Société de l’Information, comprend : la création des infrastructures, des réunions portes ouvertes, des services et applications, les besoins des usagers de l’Internet (modèle pédagogique, matrice d’impact social, industrie de software, industrie éditoriale électronique, backbone de télécommunications, télécentres et centres communautaires multimédia, impulsions au télétravail), les relations entre la société civile et le WSIS, entre les moyens publics de communication et le WSIS, la question des droits de la Communication et le WSIS, etc. Parallèlement, seront organisées des tables rondes sur une globalisation à visage humain, notamment en ce qui concerne l’Éducation, la Liberté d’Expression…

Avec la Campaign for Rights in the Information Society (CRIS), tous ces thèmes devraient avoir des répercussions dans le développement économique, social et culturel pour la Société de l’Information appelée à construire une plateforme pour les droits de la communication.

Une des tâches de l’Organisation des Nations Unies serait de développer une structure multisectorielle pour le Sommet Mondial, en réunissant les États, les ONG, le secteur privé.

Très souvent, a rappelé Isidro Fernandez, les sociétés se sont vues confronter à l’existence de projets reliés au monopole d’entreprises transnationales. De même, les sociétés ont fait parfois face à des situations de répression et de contrôle de gouvernements qui voudraient mettre l’Information au profit d’intérêts particuliers non collectifs.

Et alors, se pose la question de savoir combien d’ordinateurs manquent pour développer un accès véritable des populations à l’Internet en Amérique Latine.

Certes, il y a une forte proposition en faveur de la participation en consensus au Sommet Mondial de la Société de l’Information. Mais, " nous de 11 pays latinoaméricains n’avons pas d’informations. Chaque fois davantage, il y a d’autres éléments ou un nouveau point introduit par les gouvernements ".

C’est dans ce contexte que l’UIT a pris la gestion officielle du Sommet Mondial de la Société de l’Information et que l’UNESCO, avec sa structure lourdement bureaucratique, a perdu totalement le contrôle de l’initiative à la faveur d’un changement de direction.

La Campagne pour les Droits de la Communication dans la Société de l’Information

Se référant à diverses expériences réalisées en Amérique Latine (Equateur, Bolivie, Pérou, Guatémala, Mexique), la campagne CRIS lancée en novembre 2001 par une Plateforme pour les Droits de Communication, constitue une recherche d’autres formes de communication, a expliqué Luis Davila, secrétaire exécutif adjoint de l’ALER.

En ce sens, il est " impérieux que les organisations de la société civile se rencontrent et aident à construire une Société de l’Information basée sur les principes de transparence, de diversité, de participation et de justice sociale et économique, et inspirée par l’équité entre les genres et entre les diverses perspectives culturelles et régionales ".

Espace pluriel de réflexion et de construction de réseaux pour divers acteurs et institutions, CRIS se propose de maintenir un flux régulier d’informations et de promouvoir l’existence d’une société inclusive, c’est-à-dire l’application des techniques disponibles pour développer les droits humains par : la participation démocratique des femmes, la diversité et le pluralisme, les droits de propriété intellectuelle, la vigilance citoyenne, la création d’observatoires, le refus d’une vision utilitariste des moyens de communication, etc.

La campagne a un site web, www.crisinfo.org, qui est alimenté avec des apports volontaires.

Cependant, les principaux défis de la campagne CRIS résident en : la représentation de la région, l’identification et la création de forums de discussion, la responsabilité à assumer par les organisations et réseaux, l’approfondissement de la thématique de base.

Les réseaux de communication et les coordinations sociales présentes

La première journée du séminaire " Y por qué no una Sociedad de la Comunicación " ? a pris fin, dans l’après-midi du lundi 10 juin 2002, avec une présentation, par chaque participante et participant, des actions mises en œuvre par son organisation ou institution.

Cet espace a offert l’opportunité aux représentantes et représentants de faire connaissance avec les activités spécifiques menées sur le terrain de la communication dans différents pays de l’Amérique Latine. Plusieurs déléguées de communautés indigènes (Panama, Equateur) ont exposé les démarches effectuées pour faire reconnaître leurs droits.

De son côté, le délégué caraïbéen a décrit la vision et les initiatives déjà prises par le Groupe Médialternatif, dont la première Fête de l’Internet célébrée le 24 avril 2002 en Haïti et l’implantation depuis janvier 2002 d’une agence de presse en ligne Alter Presse.

Le cadre législatif du Droit à la Communication

Pour le Dr Romel Jurado Vargas qui a présenté le thème, le Droit à la Communication évoque un discours de sentiment et de légitimité sur des questions non négociables : les libertés d’opinion, d’expression, de diffusion, d’information sont fondamentales comme droits traditionnels. Sans droits humains, il n’y a pas de définition de l’être, les personnes ne sauraient vivre en relations hostiles.

" Si nous n’avons pas une pleine notion de ces droits, nous n’allons pas être concrets en exigences. Suivant les normes de civilisation, l’existence de l’Etat se justifie pour la satisfaction de ces droits ".

Après avoir tenté de cerner chaque élément de liberté individuelle fondamentale à chaque être humain, Dr Vargas a précisé que la meilleure règle en Communication est justement de n’avoir aucune.

Genre et Communication

Dans un bref exposé, Irène Leon a souligné les expériences et les avancées faites en matière de genre et d’accès des femmes à la carrière de journaliste, grâce aux revendications sans cesse exprimées sur les droits à la citoyenneté des femmes en Amérique Latine.

Mais attention, il importe de faire preuve de vigilance face aux images véhiculées par les moyens de communication sur les femmes et d’analyser les contenus diffusés dans ce contexte. Au moment où l’accent est de plus en plus mis sur la participation, il convient de travailler davantage à l’accès des femmes, à conditions égales, aux multiples interactions sociales.

Expériences indigènes à Panama

Anelio Merry Lopez, du Congrès Kuna de Panama, a relaté combien, dans son pays, les moyens de communication seraient les premiers violateurs des droits de la Communication, notamment en ce qui a trait au droit de contestation, droit de réponse et d’acceptation d’autres points de vue.

Le peuple indigène de Panama est toujours victime des comportements affichéspar les moyens de communication qui appartiennent au secteur privé de ce pays, a confirmé Merry Lopez.

Droit à l’Internet

Tandis qu’on parle de participation, de justice sociale et économique, de vision équitative, le Droit à l’Internet représente aujourd’hui un défi de taille, avec cette tendance d’entrer dans un processus de contrôle des usagers de l’Internet, a noté Valeria Betancourt de l’Association pour le Progrès des Communications (APC) basée en Equateur.

La nature de l’Internet est ouverte et le thème des droits humains en relation à l’Internet s’amplifie au fur et à mesure. Aussi, convient-il d’échanger des informations, d’établir des paramètres et de travailler à éviter de faire cesser ou de supprimer tout bonnement l’ouverture préconisée par l’Internet, sous prétexte de régularisation.

Une mise en garde

Avant d’entamer les travaux en ateliers au cours de la deuxième journée du séminaire, divers participants ont souligné la nécessité, pour l’ensemble des représentantes et représentants, de parvenir à une proposition et à une stratégie alternative face au vide juridique, à l’absence de statut juridique de l’Union Internationale des Télécommunications.

Cette mise en garde devrait servir de point de réflexion, en filigrane des groupes de travail qui ont discuté de la campagne CRIS, du Sommet Mondial de la Société de l’Information et du Forum Social Mondial.

Les ateliers de travail

Le représentant du Groupe Médialternatif a intégré le groupe qui devait se pencher sur la campagne CRIS.

A cet atelier, l’agenda de discussions a reposé sur les points suivants : un résumé (une synthèse de l’évolution) de la campagne CRIS ; la mise en commun d’idées et de suggestions en vue de développer la campagne ; la proposition de suggestions au niveau global ; des mécanismes de suivi.

Les participantes et participants à l’atelier CRIS ont manifesté diverses préoccupations :

la réalisation de plans nationaux sur la base des desiderata des populations en matière de Droit à la Communication ;

quels procédés utiliser pour la régularisation de l’Internet ;

la gestion des domaines . org ;

la législation et les médias communautaires ;

la participation dans les médias publics ;

les problèmes d’accès à la communication et les politiques publiques en Communication ;

la possibilité pour les institutions et / ou organisations possédant des pages web d’insérer et de renforcer la documentation ;

les interlocuteurs de l’Etat et des moyens de communication de masse ;

la question des ressources, où et de quelles sources tirer les fonds pour la campagne CRIS et pour la participation au Sommet Mondial de la Société de l’Information ;

quelles sont les modalités pour obtenir une accréditation au Sommet Mondial ;

faut-il s’asseoir, dans le cadre de la campagne CRIS, avec tous les secteurs (Etat, entreprises privées), encore que beaucoup de processus dépendent spécifiquement des conditions objectives de fonctionnement dans chaque pays ?

Résultats des travaux en ateliers

Les travaux en ateliers ont eu lieu pendant toute la deuxième journée du séminaire le mardi 11 juin 2002. La question était de savoir comment, dans chacun des pays, impulser les accords / résolutions qui émergeront de la synthèse des travaux.

A relever que jusqu’à la date de la tenue de la session de l’ALAI, la campagne CRIS ne disposait que d’un budget de cinq mille dollars américains.

Les participantes et participants à l’atelier sur le Forum Social Mondial ont plaidé en faveur de la " provocation d’un agenda mondial de communication ", tandis que celles et ceux ayant pris part à l’atelier sur le Sommet Mondial ont souligné la nécessité de " défendre le Droit à la Communication comme partie (intégrante) des droits humains.

Les conclusions des ateliers ont été présentées, puis débattues en plénière dans la matinée du mercredi 12 juin 2002.

Considérant que les réseaux, organisations et institutions présents au séminaire se trouvent en même temps dans un processus de globalisation et de localisation, les participantes et participants ont recommandé de visualiser avec qui et / ou quelles institutions il sera nécessaire d’avoir une alliance stratégique (UNESCO, secteur privé, société civile).

Toute position doctrinale a été écartée à ce sujet. Il revient à chaque pays de définir une priorité, suivant ses spécificités propres, et dans quels termes les organisations et /ou institutions vont avoir des relations avec les gouvernements, car il y a beaucoup d’expériences différentes (au niveau politique) qui entrent dans la dynamique sociale et dans les options politiques retenues par ces organisations et /ou institutions.

Dans un des groupes de travail, a été de nouveau questionné le caractère illégal de l’invitation faite au secteur privé (une nouveauté), comme un " secteur expert " ou une " contrepartie nécessaire " devant prendre part au Sommet Mondial de la Société de l’Information. Il faut noter que la plupart des moyens de communication se trouvent bien entre les mains du secteur privé dans plusieurs pays, ont signalé certains participants.

A également été évoquée la réalité des médias communautaires qui disposent de fréquences commerciales.

De même a été posé le caractère illégitime, illégal, voire inopportun et non pertinent de la responsabilité attribuée à l’Union Internationale des Télécommunications pour la gestion du Sommet Mondial.

Résumé des résolutions, interrogations et mécanismes de suivi, issus des ateliers

(Plénière du mercredi 12 juin 2002)

Accords Interrogations Mécanismes de suivi

- Acceptation des points développés dans les documents sur le Droit à la Communication ;

- Nécessité de mises en œuvre d’action par l’instance nationale spécifique ;

- Ouverture et continuité d’échanges dans les espaces régionaux / régularité de tenues de forums régionaux. - Qui / quelles institutions prendront en charge les activités identifiées et les propositions émises ?

- Comment parvenir à des démarches et structures de suivi ;

- Voir les agendas déjà prévus et comment agencer ces agendas dans un cadre régional ;

- Comment articuler les actions entre le Forum Social Mondial et la campagne CRIS. - Etablir des contacts avec la commission nationale de l’UNESCO, considérer l’apport des techniciens et des représentations de la société civile ;

- Présenter les initiatives retenues au Forum Social Mondial d’août 2002.

Au terme du séminaire, les participantes et participants ont reconnu comme " un processus complexe " les démarches possibles pour élaborer une politique publique sur le Droit à la Communication, car il faut des espaces de réflexion et des échanges d’expériences, à l’instar du Forum Social Mondial qui représente une confluence d’expériences.

Cependant, chaque réseau / organisation / institution s’est engagé à assurer un suivi propre au séminaire organisé à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de l’Agence Latinoaméricaine d’Information.

Le délégué du Groupe Médialternatif a pris l’engagement de diffuser les idées débattues et issues du séminaire, à travers notamment l’agence Alter Presse. Au retour du délégué en Haïti, le GM définira les modalités d’intégration propre du groupe à la campagne CRIS.

Le délégué du GM fournira d’autre part un rapport à l’Assemblée des Peuples des Caraïbes (APC) qui aura la vertu d’identifier les mécanismes de suivi appropriés dans le cadre du processus de promotion du Droit à la Communication au niveau régional caribéen.

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